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Boku wa...

25 mars 2007

Rien à dire...

Rien de neuf. Rien de beau. Rien de palpitant.

Des fois, ma vie, aussi colorée soit-elle, me semble creuse. C'est marrant hein, parce que je sais que j'ai une vie pas mal, compte tenu des circonstances (parents, tout ça). Mas est gentil. Il ne pose pas de questions. Pourtant, des fois, je le sens sur le point de le faire. Peut-être qu'il attend que je me mette à en parler de moi-même. Tseuh. Il rêve. J'ai jamais raconté ma vie comme ça, pour le plaisir de le faire, ou pour satisfaire la curiosité des autres, je vais pas m'y mettre maintenant !

Je crois qu'il n'y a que Crevette qui comprend un peu. Lui aussi il a la belle vie. Et pourtant il déprime. Si, si. Mas l'a emmené chez un psy pour animaux. Moi, je comprends pas trop l'intérêt, mais lui, si. Et puis c'est lui qui paye, alors c'est à lui de voir. Moi j'aurais pas fait ça. Mais bon.

Il... Je sais pas. Je suis peut-être pas faite pour la colocation. J'en sais rien. J'ai pas envie d'écrire ma vie et mes pensées alors que je sais qu'il risque de tomber là dessus. Je raconte pas mon histoire. C'est pas pour qu'on lise mes pensées. Ca me parait normal. Si j'avais voulu que tout le monde puisse lire ce que je raconte, j'aurais créé un blog. Or, c'est pas le cas.

Hm. Je crois que je vais aller regarder Johnny Depp. Avec un grand pot de glace à la main. Un des plaisirs qu'il me reste ? Je mange ce que je veux, je ne grossis pas. Muhahaha.

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19 mars 2007

Han bah ça !

J't'ai retrouvééééééé ! n___n


Trop contente. Je croyais l'avoir perdu, mon petit cahier à spirales ! Si j'avais su qu'il était là. Quelle idée il a eu, Mas, aussi de le ranger dans le tiroir de la table de chevet. Comme si je rangeais mes trucs, moi. Haha. Genre.

Hum, ça fait un peu long time no seen. Et du coup, j'me sens toute conne, et je sais pas quoi raconter. Han, il m'a manqué, mon carnet. Tiens, je vais même le fermer pour lui faire un câlin. ... Ayé, c'est fait. Contente, moi. Mais, je sais pas quoi dire. Nulle, moi.

Hm. Mas a plus ou moins emménagé ici. Parce que c'est plus pratique pour lui aussi, vu que du coup, il habite au-dessus de son lieu de travail. Puis y'a pas de loyer, alors c'est pratique. On a acheté un chat, ensemble. Il s'appelle Crevette, il est mignon et tout rose. Mais non. Il est noir, avec le nez rose. C'est trop mimi. Et son nez me fait penser à une Crevette, d'où le nom. Le vendeur voulait qu'on l'appelle Blacky ou Noireau. On s'est regardés, avec Mas, on a fait Ouioui de la tête, et on l'a acheté. Et il est passé par Kuro, Dentifrice, Brouillon, Cracotte, Tube, Néon, et finalement, voilà. On a craqué pour Crevette. A cause de son nez tout rose.

J'aime bien Mas. Il me laisse vivre tranquillement, il est pas tout le temps dans mes pattes. Quand je sors, il me demande pas ou je vais, ni pourquoi. Il me sourit, et m'embrasse pour me dire bonjour. C'est facile de vivre avec lui. En retour, je le laisse ausis faire un peu ce qu'il veut. On n'est pas un couple, lui et moi. On est plutôt deux copains. De baise. Toussetousse. Et alors ? C'est plus sain comme ça, que si on était ensemble et qu'on se chamaillait pour des conneries. Là, au moins, on est tranquilles. Pas de jalousie, que de la complicité. La seule règle, c'est qu'ici c'est notre sancutaire à nous. Alors personne il a le droit d'y venir. Y'a que Crevette qu'est autorisé.

Du coup, la vie ici est facile. Je me lève quand je veux, je sors quand je veux et si je veux. Si j'ai envie, je reste à la maison, et je passe ma journée sur internet. Si j'ai envie, je sors, et je claque mon fric en déco débile et colorée. Ou en tissu, pour me faire des fringues. Ou en CDs. Ou alors, je traîne, j'explore la ville. Je découvre des magasins kitsch, des bars lounge, et des cafés-mangas.

J'aime bien ma vie comme elle est. Je pourrais presque m'y faire...

8 février 2007

Deuxième jour de boulot

Et c'est toujours aussi fatiguant !

Réveillée pas aussi tôt que hier. Ai mis le portable en silencieux, grand bien m'en fit, puisque à mon réveil, trois appels en absence, constatai-je avec surprise. Robby, évidemment, mais aussi Sô, ce qui me fait penser qu'il faudrait que je le rappelle, mais j'ai la flemme. Et puis Massimo. Mh. J'ai réfléchi trois secondes avant d'appyuer sur "Rappeler" et j'ai écouté la sonnerie. Une, puis deux, puis trois. J'allais raccrocher quand sa voix a rententi dans le combiné. Miam.

Lui : "Si ?"

Oui. Parce que je n'ai pas précisé que l'individu est d'origine italienne. Mais avec son prénom, ça me paraissait plutôt évident. Bref, de retour à mes moutons (je suis aussi bergère à temps perdu, muhaha).

Moi : "Massimo ?"
Lui : "Ah, Clémentine, bonjour."

Oui. Tangerine. Pas que ça soit mon prénom ni rien. Juste que vu la couleur de mes cheveux, le quidam a décidé de m'appeler par un nom d'agrume. Différent à chaque fois. Grand bien lui en fasse. Je ne me plains pas (encore).

Moi : "Tu as cherché à m'appeler ?"
Lui : "Oui, pour savoir si tu voulais continuer notre tourisme de groupe à deux."
Moi : "Volontiers !"

Et zou, après qu'il m'ait annoncé qu'il passait me chercher dans une heure, on a raccroché, et j'ai foncé dans la salle de bains. Douche rapide, inspection minutieuse de mon corps de rêve, juste pour vérifier qu'il est toujours en l'état, et puis enfilage de fringues à la va-vite.

Jean ultra évasé, utlra usé, avec trous savament placés, dont un sous la fesse droite, toujours caché par une jupe. Et cette fois ne fit pas exception à la règle. Minijupe jaune, à frous frous évidemment, on ne se refait pas, des bas rayés rouge et blanc sous le jean, chaussures à talons et semelles compensées, haut asymétrique noir, débardeur rayé orange et jaune par dessus, et un deuxième uni vert encore par dessus. Cheveux lâchés, écharpe verte et une autre jaune autour du cou. Et moi fin prète !

Juste à temps. Massimo a toqué, je lui ai ouvert, et on est partis. On a continué les visites, puis on en a eu marre alors on s'est posés dans un cinéma, et on a regardé le film le plus nul de tous les temps. Tellement que je me souviens même plus du film. Ni de quoi il parlait, vu qu'on ne faisait que commenter le piètre jeu des acteurs, leurs répliques à deux sesterces, et le scénario incroyablement dépourvu de surprises. Nous avons un bel esprit critique chacun, et les gens dans la salle se sont certainement promis de vérifier si nous sommes dans la salle avant d'y entrer la prochaine fois.

Ma phrase est pas claire, je m'en fous. Je me comprends.

Finalement, sommes allés bosser. Soirée banale, avec des gens qui mattent, quelques sous-entendus graveleux, quelques gentils individus qui sont gentils dans leur drague. Et puis, bon, marcher beaucoup, faire le service, et ne pas se mélanger dans les commandes (systématique).

Pause à nouveau prise avec Massimo, discutailles gentilles. J'aimerais bien qu'il arrête de tourner autour du pot. Je lui plais, ça se voit, et je pense que je ne suis pas particulièrement discrète non plus. Alors je lui dis. Et il me sourit. Et dans la cuisine qui pue les frites, Massimo m'a embrassée. On se connait depuis trois jours, et alors ? Y'a pas besoin de plus pour savoir qu'on se plait et qu'on se veut. J'suis pas totalement naïve non plus. Hm, un peu quand même. Mais pas toujours. Là, en tous cas, je l'étais pas.

Retour au boulot, même corvée, mais le salaire est bon, alors je me plains pas. Juste quand on me met la main aux fesses. J'ai horreur de ça. Surtout sans mon accord. Verre d'eau vidé sur la tête du profiteur, j'ai la permission du patron. J'ai été sympa, j'aurais pu lui vider de la grenadine.

Soirée fini, moi exténuée. Mais j'ai quand même trouvé la force de proposer à Massimo de monter. Je passe les détails, le jeune homme fait divinement bien l'amour, c'est tout ce qu'il y a à savoir. Miam, je m'étais pas trompée. Il reste ici ce soir. Je profite d'un moment d'accalmie avant de remettre le couvert.

Je vais bien dormir, cette nuit. Hm. Trois heures du matin. M'en fous, portable éteint.

6 février 2007

Premier jour de boulot

Levée tôt, couchée tard

Eh oui, c'est dur la vie d'artiste. Aurais pu dormir. Mais quelqu'un en a décidé autrement. Quelqu'un ? Robby, bien sûr. Choupinou, mais un peu pot de glu, le Robby. Téléphone a vibré sur la table de chevet à six heures du matin. SIX HEURES !! Non mais qui appelle qui à six heures du matin ? Réponse : un Robby surénervé. En plus, le portable qui vibre sur la table de chevet, j'ai connu plus mélodieux, comme réveil. Mais passons. Résumé approximatif de notre mêêêêêêêrveilleuse conversation téléphonique.

Moi (encore dans les endives) : "Nnnnnallô ?"
Lui (bien réveillé) : Putain t'es ou ? Tu fous quoi ? Pourquoi t'es pas rentrée ?
Moi (entre deux bâââââillements) : Je suis chez moi, je dormais, parce que j'ai un apart.
Lui (toujours aussi bien réveillé, passablement énvervé) : T'aurais pu me prévenir, putain !
Moi : Jure pas en présence d'une dame.
Lui : Rah commence pas, tu veux ? Pourquoi tu m'as rien dit ?
Moi : Parce que tu voulais rien savoir.

Et après avoir passé une demi heure à lui faire comprendre que dès le début, on avait dit que c'était juste temporaire, que j'étais pas sa petite amie et que je ne lui devais rien, il a finalement accepté que je vive ma vie à moi de mon côté, mais à condition qu'on reste en contact. Je suis pas un bourreau, alors j'ai accepté.

Bref. M'a réveillée à six heures, ce con et plus moyen de me rendormir. Alors me suis foutue sous la douche, et ai commencé à faire un peu de ménage et de réaménagement de la déco. Quelques dessins punaisés au mur, une fresque peinte à l'à peu près autour des fenêtres, et une mosaïques de photos et diverses cartes postales punaisées sur le mur au-dessus de mon lit. J'ai moi-isé ma chambre.

M'suis habillée, aussi. Bas rayés noir et blanc, lose-socks, mini-jupe rouge à froufrous, une autre en tulle jaune juste un peu plus longue en-dessous, superpositions de hauts multicolores pour changer, cheveux lâchés, veste vert pomme, et docs vernies vert pomme aussi. Et puis comme de juste, diverses écharpes et divers foulards autour de mon cou.

Ensuite ? Tourisme. Bah ouais, je suis dans la vieille ville, un coin que je connais pas, alors j'ai fait un tour. Visité l'une ou l'autre église, un musée, regardé les maisons, discuté avec un beau jeune homme, croisé Massimo dans la rue, taillé la causette. Avons pris le repas de midi ensemble, dans un salon de thé qui fait sandwitcherie. Végétarien pour moi, et high-class pour lui. C'est à dire qu'il a passé commande de ce qu'il voulait, et vu qu'il a bossé là bas, ils le lui ont fait.

Discutaillé autour de nos dwichs, dragouillé aussi un peu, faut dire ce qui est, et puis on a continué ma visite de la vieille ville. Il m'a accompagnée, m'a raconté deux trois trucs sur tel ou tel bâtiment. Je crois qu'il aime bien. Finalement, on s'est posés sur un banc qui offrait une jolie vue sur je sais plus quel bâtiment, et j'ai dessiné. Parce que j'aimais l'ambiance, et qu'il voulait voir si je dessine bien. Donc en tant que servitrice, je me suis exécutée.

Sommes allés au boulot ensemble. Lui en cuisine, moi en salle. Fatiguant. Marcher dans tous les sens, revenir, encaisser, supporter les mains aux fesses, faire comprendre aux gens que non, me faire peloter ne fait pas partie de mon contrat, sans les vexer, histoire de ne pas perdre de clients. Bref. Pause, prise en même temps que Massimo, toujours aussi mignon avec sa crinière bouclée et son regard noisette. Mangé avec lui, pas grand chose, mais préparé avec attention (faute d'amour, je m'en contente). Et puis reprise du boulot, avec bécot sur la joue (lui à moi) pour souhaiter bon courage.

Rentrée exténuée, ai quand même écrit. Douche (je pue la clope) et dodo.

5 février 2007

Actuellement barmaid

J'ai un job !

Ouais, donc. Suis allée au bar à l'adresse indiquée par le gus que j'avais au bout du fil, puisqu'il fallait quelqu'un d'original, originale, j'ai été. Jean cigarette, Docs montante, une dessus le jean, l'autre dessous le jean. Rouges vernies, les Docs. Jupette à frous-frous rose par dessus le jean, et superposition de hauts divers et variés de couleurs diverses et variés, le tout mit assortiment de foulards et d'écharpes. Et le pinceau dans les cheveux. Bah ouais comme j'ai mes aquarelles dans le sac, si jamais je suis prise d'une soudaine envie de dessiner, j'ai tout ce qu'il faut à portée de main.

Donc. Suis arrivée légèrement en avance, partie peu après Robby. Bien obligée, sinon il serait foutu de me dire de rester chez lui. Donc. J'ai attendu qu'il se soit trissé, puis j'ai embarqué mon sac et me suis trissée de même, en embarquant toute mes affaires avec. Lui ai quand même laissé un mot et mon numéro, histoire de pas être trop vache. Il me rappellera, j'le sais déjà.

M'suis pointée dans le bar avec mon sac sur le dos, et le patron m'est tombé dessus, en me dégoisant qu'il m'avait reconnue tout de suite, tout ça, tout ça. Parfait, je suis super flattée. Je peux poser mon sac maintenant ?

Il m'a servi à boire, et une fois n'est pas coutume, j'ai pris pas un thé. Ai opté pour un jus de pommes, parce que j'adore ça, et lui de son côté du bar et moi du bien, on a taillé la discute. Même pas un vrai entretien à proprement parler. On s'est raconté des trucs, je lui ai expliqué pourquoi je voulais le job, sans mentir sur ma relation avec Robby, et il a semblé comprendre.

"Bah ma petite, si t'es toujours aussi motivée dans la vie, tu peux commencer dès maintenant !" qu'il m'a fait.
"D'accord. Mais alors je dors chez vous ce soir" que j'ai répondu en désignant mon sac.

Ce à quoi il me répond que c'est pas la peine, et qu'il a un logement de fonction rien que pour moi. Enfin. Il est disponible, et juste au-dessus du bar. J'adore. Soit, une poignée de main plus tard, et il envoie un type en cuisine s'occuper des clients le temps qu'il me montre ma nouvelle demeure.

Ca me rappelle le premier appart où j'ai vécu après la mort de mes parents. Un petit truc, mansardé, avec un velux et une vraie fenêtre dans la pièce principale, un lit dans la même pièce, et une salle de bains dans un coin. Je me tourne vers lui pour lui demander comment je fais pour manger, et il répond en m'ébouriffant les cheveux que j'aurai qu'à descendre, et que Massimo (ça, c'est le cuistot, mon âge, le cheveu brun, à bouclettes, bien craquant) me fera quelque chose à manger avec joie.

Je l'aime déjà, ce bonhomme. Alors je jette mon sac dans l'appart et descend avec lui me mettre au boulot. Première journée fatiguante. Je viens de la finir, et je la raconte dans mon cahier. Crevée. Massimo est vraiment trognon. Dodo.

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3 février 2007

Il est gentil, mais bon...

Ouais, très gentil, Roby.

Mais je crois qu'il comprend pas que j'ai pas l'intention de rester chez lui. Il m'a filé un double des clés, mais s'étonne que j'en profite pour sortir. Il croyait quoi ? Que j'allais m'installer chez lui ? Nan mais ça va pas ? Il a beau être gentil, plutôt pas mal et être plutôt doué de ses dix doigts, j'ai pas l'intention de devenir une parfaite petite épouse. De toutes façons, c'est pas ce qu'il cherche, alors je comprends pas pourquoi il me fait la morale quand je rentre après lui le soir. Je cherche à aider, moi.

Quand je sors, je cherche des petits boulots. Je demande dans des confiseries, des boutiques de fringues (mais la plupart du temps, on me regarde de haut en bas et on me fait "Désolé mademoiselle, ça va pas être possible). Soit. Tant pis pour vous, vous savez pas ce que vous ratez. Là, suis installée à un café, et j'me bois un petit thé. Earl Grey à la bergamote. Rien de mieux, j'aime. Et du coup, j'en profite pour mettre mon cahier / journal à jour. Faut bien, hein.

Le patron me regarde avec insistance. Il est mignon. Un peu vieux pour moi, et puis y'a une alliance à son annulaire gauche, alors moi, je garde le nez dans mon cahier. Mais j'ai remarqué quand même. Ah, ben tiens, suffit de parler du loup...

... Il est venu, s'est installé à ma table, et m'a demandé si je cherchais du boulot. Non, il est pas devin, j'ai juste le journal avec la page des petites annonces ouvert devant moi, sous le cahier. Logiquement, je lui dis que oui, et il me file le numéro d'un copain à lui, qui "aurait besoin d'une fille dans ton genre". Lui ai bien sûr demandé ce que c'est qu'une fille dans mon genre, et il me dit que c'est quelqu'un d'un peu excentrique, avec un style particulier. Soit. Vais prendre ça comme un compliment.

Une fois le quidam parti, je sors mon téléphone, et appelle son copain. Ah, un bar. Ouais, pas une mauvaise idée. J'ai de l'expérience en plus dans les bars. Tant qu'on me demande pas de me désaper en public, suis prête à accepter n'importe quel boulot. Presque.

Ai appelé. Le type au bout du fil m'a filé rencard demain. J'irai.

 

2 février 2007

Débarquement !

Arrivée dans la nouvelle ville.

Morte de trouille, moi. Déménagement coup de tête, on ne se refait pas. J'en avais marre des ragots. Non, en fait, j'en avais plus que marre. Ces gens, ils connaissent rien à ma vie, ils ont aucun droit de me juger. Je les mépriserais bien, mais je me contente de partir. Ils pourront raconter ce qu'ils veulent, alors. J'entendrais plus.

Levée tôt, pour partir avant que les gens ne se lèvent. Pris le premier bus, un sac sur le dos, une valise dans une main, et mon éternel sac Skellington sous l'autre bras. Le conducteur m'a regardée bizarre, du coup, je l'ai aussi regardé bizarre. On s'est souri. Je pense que c'est un mec bien, ce chauffeur. Me suis installée derrière lui, et lui ai fait la causette.

J'aime la vie des gens. Lui, il a deux filles, dont une de mon âge, mais ça, je lui ai pas dit. Ca lui ferait peur s'il savait qu'une fille de l'âge de l'une des siennes vit seule, et quitte une ville sur une impulsion.

"Et tu vas où, gamine ?" qu'il m'a fait.
"Au bout du monde, si vous m'emmenez." que j'ai répondu.

Il s'est marré et m'a emmenée jusqu'au terminus. Une bien jolie ville. Avec de grands immeubles, et peut-être quelque part une place pour moi... Suis sortie, mes affaires sur le dos et sous les bras, et j'ai attendu dans la neige. Attendu quoi ? Je sais pas. J'ai regardé les flocons tomber autour de moi, et j'ai souri. Oui. Toute seule. Je souris souvent toute seule. Je me retiens pas parce que les gens risquent de me trouver folle. Je m'en fous, des gens, tant qu'ils racontent pas des bêtises sur moi.

Un type, beau, le cheveu blond, la clope au bec et l'air malicieux s'est arrêté.

"T'es perdue ?" qu'il m'a fait.
"Plus maintenant." que j'ai répondu.

Echange de sourire, il a pris ma valise et m'a emmenée chez lui. Oh, je savais à quoi m'attendre, c'est le coup du "je veux bien héberger une jolie fille comme toi, mais j'avais vraiment pas prévu alors va falloir que tu me dédomages". J'en avais conscience, hein. Mais j'avais besoin d'un toit sur ma tête, et j'ai pas d'argent.

Alors maintenant, je suis chez lui, il est sous la douche, et moi j'écris. J'ai pris le premier cahier que j'ai trouvé avant de partir. Je veux me discipliner, tenir un journal, ou un carnet de bord. Histoire que si j'ai un jour des enfants, ils sachent qu'il faut surtout pas faire comme maman.

Roby revient, la douche est à moi !

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